La marque

Delphine, racontez nous d’où vous venez :

Je suis née à Paris dans le 18e arrondissement, et j’y ai grandi.

Ce quartier, et en particulier Montmartre, est ensuite devenu mon terrain de jeu, celui qui m’a aidée à voler de mes propres ailes après une enfance simple et très heureuse, passée auprès de ma mère et de mes grands-parents, qui sont aujourd’hui la base de mon inspiration.

D’où vous vient cette passion pour les bijoux ?

Toute petite déjà, je rêvais d’être styliste, je me souviens qu’à l’école primaire je croquais déjà des tenues pour ma mère. Puis c’est aux Arts déco de Paris que j’ai appris à dompter mes pulsions créatives. En section accessoires, j’avais alors déjà créé un sac bijoux en forme d’iguane entièrement brodé de perles. J’ai toujours aimé porter des vêtements et des bijoux extravagants, c’était comme décider chaque jour de qui on voulait être. 

Après avoir créé une marque de bijoux fantaisie comme Hipanema, pourquoi vous lancer dans le monde du luxe ? Que vous manquait-il ? / Que cherchez-vous de nouveau ?

Ce n’est pas le goût du luxe qui m’amène à créer la maison Van Den Abeele, mais plutôt la recherche du sens, de la transmission.


Van Den Abeele est le nom de famille de mon mari et aussi celui de mes filles. Et j’ai eu envie de leur dédier ma folie à travers des pièces qui se transmettront de génération en génération. Et puis la joaillerie met à l’œuvre cet artisanat qui m’est si cher depuis mes débuts.

De nature curieuse, je découvre avec un formidable enthousiasme le monde de la joaillerie où la magie d’une pièce pleine d’éclat vient récompenser un travail extraordinaire et minutieux. Le travail de l’or et la clarté des pierres précieuses alliés à ma fantaisie colorée dans ce milieu très classique, m’exaltent à chaque instant.

Que souhaitez-vous apporter à la joaillerie avec cette nouvelle marque ?

J’aime casser les codes et les contrastes, être libre, ne pas suivre mais donner le ton, tout cela en couleur évidemment. J’aime l’idée de bousculer l’académisme du savoir faire parisien par l’audace décomplexée du bijou fantaisie. Pour moi la perfection se situe entre classique et excentricité. C’est donc dans ce paradoxe luxueux que je fais se rencontrer l’émail et les couleurs du soleil. 

Pourquoi avoir choisi le nom de vos enfants et non le vôtre pour incarner cette nouvelle aventure ?

Ma famille est aujourd’hui celle que j’ai construite, celle que j’ai choisie. Si j’avais choisi mon nom de naissance je me serai tournée vers le passé, or chaque jour ma curiosité et me pousse à découvrir ce futur dans lequel j’aime me perdre et que mes enfants incarnent si justement. Il était donc essentiel pour moi de donner à cette nouvelle aventure, une perspective qui me dépassera, du moins je l’espère. Les miracles se créent lorsque l’on dessine avec le cœur et que l’on puise sa force dans l’amour que l’on porte aux autres.

Vos modèles portent des prénoms de femmes, pouvez-vous nous en dire plus ?

Ma mère a toujours été pour moi un véritable moteur de création. C’est une femme insatiable, toujours en quête de perfection, mais qui s’émerveille de tout dans un élan enfantin. Aujourd’hui, je suis moi même une maman et j’essaie, tant que faire ce peut, de suivre cet exemple. Celui d’un esprit fantaisiste en quête de perfection que ce soit dans ma vie privée ou dans mes créations.


Ainsi, Van Den Abeele rend naturellement hommage aux femmes de ma famille, qui ont toujours eu pour moi,un rôle déterminant: Stella une déclinaison céleste, pleine d’éclat qui met au cœur du bijou une pierre fine scintillante, telle une étoile. Marnie, comme la petite dernière, intrépide et pleine de joie. Celle qui rayonne de couleurs, la beauté par la singularité.

Vous faites souvent référence aux portes-bonheur,
est ce une leitmotiv dans votre vie ?

En effet, je me fie principalement à mon instinct ainsi qu’à mes talismans qui m’aident à savoir si les étoiles sont alignées.
J’aime me sentir protégée et que mes décisions soient guidées par de belles forces. Mais ces puissances ont pour moi un visage, celui de mes ancêtres. Je pense très souvent à ma grand-mère qui me regarde assurément au-delà de la grande ourse. Je sais d’où je viens, et pour moi c’est ce qu’il y a de plus précieux au monde.